Le Coran est le livre qui a été révélé au Prophète Muhammad (PSL) (le Prophète, donc) sur une période de vingt-deux ans, commençant le premier du mois de Ramadan dans l’année arabe 195 (3 août 610 CE) , et se terminant le 9 du mois de Dhu al-Hijjah dans l’année arabe 216 (7 novembre 631 CE). Nous basons le système de datation que nous adoptons ici sur le calendrier arabe qui fut adopté à La Mecque en l’an 416 CE sous l’égide de Qussay, le leader et fondateur de Quraysh. Le Prophète (PSL) lui-même était un descendant direct de Qussay de la cinquième génération après lui.
Le calendrier arabe était basé sur un cycle de douze ans. À la fin de la troisième année du premier trimestre du cycle, un mois intercalaire de 33 jours a été ajouté, tandis qu’à la fin de la troisième année de chacun des trois quarts restants du cycle, un mois intercalaire de 34 jours était ajoutée. Cette intercalation a amené l’année lunaire arabe en alignement complet avec l’année solaire tous les douze ans. Le Coran appelle cette intercalation Nassee.
Le Coran fut alors achevé le 7 novembre 631CE. Le Prophète (PSL) est décédé quatre mois et une semaine après cette date, qui avait marqué l’achèvement de sa mission. Il est décédé le 13 mars 632CE.
Comme déjà mentionné, le Coran a été révélé sur une période de vingt-deux ans. Pendant les douze premières années de ces vingt-deux ans, le Prophète (PSL) résidait toujours dans sa ville natale de La Mecque. Les dix dernières années de cette période de vingt-deux ans, qui étaient aussi les dix dernières années de la vie du Prophète (PSL), il passa à Médine, y ayant émigré le premier du mois de Rabi al-Awwal en l’année arabe 207 (14 février 622 CE). En raison de cette circonstance, la partie du Coran qui a été révélée à La Mecque est appelée Mecque, et la partie qui a été révélée à Médine est appelée Medinan.
Bien que nous ayons dit précédemment que le Coran est un livre, nous devons nous hâter d’ajouter qu’il diffère d’un livre moderne sur trois aspects importants.
Premièrement, un livre moderne est constitué de chapitres, où chaque chapitre dépend des chapitres qui le précèdent et conduit aux chapitres qui le suivent. Le Coran n’est pas constitué de chapitres mais de sourates. Chaque sourate du Coran est une unité autonome, indépendante de toutes les autres sourates du Coran. Ainsi, le Coran ne peut pas être lu ou étudié comme un livre moderne est lu ou étudié. Pour lire ou étudier un livre moderne, nous devons commencer par le premier chapitre, puis passer au chapitre suivant et ainsi de suite. Le Coran ne peut pas être lu ou étudié de cette manière. Il doit être lu ou étudié une sourate à la fois.
Le Coran diffère d’un livre moderne dans un autre aspect encore. Les chapitres d’un livre sont composés de phrases. Les sourates du Coran sont composées d’Ayahs. Les phrases d’un livre moderne suivent un modèle standardisé. Aucune normalisation de ce type n’est suivie par les Ayahs du Coran. En fait, les sourates du Coran suivent un modèle assez varié. Ainsi, dans dix-neuf sourates du Coran, la première Ayah de la sourate se compose de seulement deux à cinq lettres de l’alphabet. Dans trois autres sourates, la première Ayah de la sourate se compose d’un seul mot. Dans encore trois autres sourates, la première Ayah de la sourate se compose de seulement deux mots. De même, dans trois autres sourates, la première Ayah de la sourate commence par une seule lettre de l’alphabet suivie d’un serment.
Bien que ces ayahs se retrouvent dans pas moins de 41 sourates du Coran, qui représentent 40% de ses sourates, ils constituent néanmoins un cas particulier parmi ses ayahs. De plus, ils ne représentent qu’une fraction infinitésimale du nombre total d’Ayahs dans le Coran qui s’élève à 6236 Ayahs.
Ces Ayahs forment une exception à la règle qui spécifie la forme générale d’un Ayah du Coran. Mais quelle est cette règle? La règle générale est qu’une Ayah du Coran est composée d’une ou plusieurs phrases et est délimitée par une rime qui apparaît à sa fin. Cette rime lui est commune et au groupe des Ayahs au milieu desquels elle tombe. Ainsi, alors qu’une phrase dans un livre moderne a une forme et une longueur plus ou moins standardisées, ce n’est pas le cas des Ayahs du Coran. Dans le Coran, les Ayahs varient considérablement en longueur et en composition.
Il y a un troisième aspect dans lequel le Coran diffère d’un livre moderne. Dans les livres modernes, les chapitres sont proportionnels les uns aux autres en longueur. Le Coran ne tient pas du tout à cette convention. Les sourates du Coran varient considérablement en longueur les unes des autres. Nous pouvons mieux illustrer cet aspect du Coran en notant que chacune des trois sourates les plus courtes du Coran n’a que trois Ayahs, alors que les trois plus longues sourates ont respectivement 206, 227 et 286 Ayahs.
Cependant, cette disparité dans la longueur des sourates du Coran va de pair avec le fait que la majorité des sourates du Coran sont relativement courtes. Ainsi, la moitié des sourates du Coran ont moins de 37 ayahs chacune, tandis que près de 90% des sourates du Coran ne dépassent pas 118 Ayahs de longueur.
Par conséquent, nous pouvons affirmer que notre discussion des caractéristiques physiques du Coran nous conduit à la conclusion que le Coran est sui generis. C’est un livre unique qui ne peut être lu, étudié ou compris que selon ses propres termes. En particulier, le Coran ne peut pas être abordé avec des notions préconçues sur ce qu’un livre pourrait ou ne devrait pas être.
Pour consulter quelques versets du Coran, visitez cette page.
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