En Inde, le lynchage collectif a été critiqué parce qu’il contredit les principes des traditions culturelles et les valeurs humaines fondamentales. Il sape directement les principes fondamentaux du système juridique, qui sont essentiels à la prospérité d’une société civilisée.
Les personnes qui se livrent à des lynchages sont celles qui cherchent à exercer leur autorité sans aucune justification légale. Il y a lynchage lorsqu’un groupe de personnes ôte illégalement la vie à un individu, souvent en l’accusant d’avoir commis un délit, sous l’influence d’un préjugé religieux ou d’un désir de divertissement.
“Les musulmans battus, menacés de viol et lynchés sont devenus monnaie courante en Inde.” — a tweeté Naz Shah Député de Bradford West
https://twitter.com/NazShahBfd/status/1517098487195787264
Motifs
Les musulmans d’Inde ont été victimes de lynchages collectifs, motivés par des préjugés religieux et l’intolérance. Ces incidents impliquent des individus de la communauté majoritaire qui s’en prennent aux musulmans sur la base d’idées préconçues, d’informations erronées ou de perceptions biaisées.
Sous le couvert de la protection des vaches, certains lynchages collectifs ont eu lieu, en raison de la vénération des vaches dans l’hindouisme. Les musulmans ont été spécifiquement visés dans quelques cas, souvent accusés de participer à l’abattage des vaches ou de consommer du bœuf, actes jugés offensants par certains groupes animés de sentiments très forts sur cette question.
Dans certains cas, les lynchages collectifs se produisent en raison d’une réaction inadéquate ou tardive des autorités chargées de l’application de la loi. Les auteurs de ces actes peuvent se sentir encouragés par un sentiment d’impunité, ce qui encourage encore davantage la violence collective.
les lynchages collectifs ont été aussi motivés par des considérations politiques ou exploités à des fins personnelles. Certains individus ou groupes peuvent inciter à la violence pour servir leurs propres intérêts ou pour créer un sentiment de peur et de division au sein des communautés.
Ignorance ou incapcité du gouvernement indien
L’Inde ne dispose pas d’une loi spécifique qui aborde directement la question du lynchage collectif. L’absence d’une législation spécifique ciblant cette forme de violence a suscité des inquiétudes quant à l’adéquation des dispositions juridiques existantes pour traiter et prévenir efficacement les incidents de lynchage collectif.
L’absence de législation spécifique ciblant le lynchage collectif a été un sujet de préoccupation, car elle peut rendre difficile la poursuite et la dissuasion efficaces de tels actes. Toutefois, le pouvoir judiciaire et le gouvernement se sont efforcés de résoudre ce problème. Dans certains cas, les tribunaux se sont appuyés sur des dispositions légales existantes, telles que celles relatives au meurtre, à l’agression ou à l’association de malfaiteurs, pour demander des comptes aux auteurs de ces actes.
En effet, il n’existe pas de législation spécifique qui traite explicitement de la question du lynchage collectif. Toutefois, certaines dispositions du code de procédure pénale de 1973 peuvent être invoquées pour tenir des individus responsables d’incidents de lynchage collectif. La sous-section (a) de la section 223 du code de procédure pénale concerne l’inculpation conjointe de personnes pour le même délit commis au cours de la même transaction, applicable à deux individus ou plus impliqués dans l’acte de lynchage collectif.
Ça pose aussi des problèmes pour poursuivre et dissuader efficacement de tels actes. En l’absence d’un cadre juridique clair, le processus de responsabilisation des auteurs devient complexe et peut avoir une incidence sur la recherche de la justice pour les victimes et les victimes de lynchages collectifs.
Des répercussions néfastes sur la cohésion sociale en maintenant la peur, l’insécurité, les tensions communautaires et le manque de confiance dans le système judiciaire. Cela peut accentuer les divisions entre les communautés et affaiblir les valeurs partagées nécessaires à une société harmonieuse et inclusive. Il est crucial de mettre en place une législation dédiée contre le lynchage collectif afin de favoriser la cohésion sociale, d’assurer une justice pour les victimes et de rétablir la confiance dans le système juridique.
Des incidents de lynchages
- Le lynchage de Mohammad Akhlaq à Dadri.
- Zahid Rasool Bhatt, un jeune de 16 ans, qui a tragiquement perdu la vie lorsqu’une bombe a été lancée sur le camion qu’il conduisait à Udhampur.
- La foule pendaison de Mohd Majloom et Azad Khan à Latehar, Jharkhand, basée sur des soupçons d’être des contrebandiers de bétail.
- Abu Hanifa et Riazuddin Ali tués sur des allégations de vol de bétail en Assam.
- Pehlu Khan, qui a succombé à ses blessures après avoir été attaqué à Alwar, soupçonné d’être un passeur de bétail.
- Ghulam Mohammad, qui a été tué par une foule pour avoir prétendument aidé un couple à s’enfuir et à se marier.
- L’agression de jeunes musulmans à Bhind, Madhya Pradesh.
- Munna Ansari, qui a été attaquée dans le Jharkhand en raison de rumeurs de ravisseurs d’enfants dans la région.
- Des policiers musulmans qui ont été agressés par une foule et forcés de chanter “Jai Bhawani” à Latur, Maharashtra.
- Deux commerçants musulmans qui ont été battus à Malegaon, Maharashtra, sur des allégations de stockage de bœuf.
- Un musulman attaqué à Dhanbad, Jharkhand, soupçonné de transporter du bœuf.
- Des fonctionnaires du département de l’élevage du Tamil Nadu, transportant du bétail dans des camions, sont attaqués à Barmer, au Rajasthan.
- Zafar Husain, qui a été lynché à Pratapgarh, au Rajasthan, alors qu’il tentait d’empêcher les femmes d’être photographiées.
- Le lynchage de Junaid, un adolescent musulman, à Haryana par une foule soupçonnée de transporter du bœuf pour l’Aïd.
Il est profondément préoccupant que ces incidents aient eu lieu, soulignant la nécessité urgente de s’attaquer au problème de la violence collective et de garantir la justice pour les victimes.
Appel à une réforme
Au fil des ans, des militants, des organisations de la société civile et des experts juridiques ont demandé l’introduction d’une loi spécifique contre le lynchage collectif. Ces appels ont été lancés afin de fournir un cadre juridique clair définissant le lynchage collectif comme un délit distinct et prescrivant des sanctions spécifiques.
Ils soutiennent les victimes et leurs familles tout au long de la procédure judiciaire, fournissent une aide juridique et collaborent avec des avocats pour engager des poursuites contre les coupables.
En juillet 2017, la Campagne nationale contre le lynchage collectif a préparé un projet de Maanav Suraksha Kanoon dans le contexte de l’augmentation des cas de lynchage collectif. Ce projet a été rédigé par des avocats chevronnés de la Cour suprême, Sanjay Hegde, Anas Tanwir et Pranjal Kishore.
“Ces incidents se produisent avec le soutien tacite de ceux qui sont censés faire respecter l’État de droit”, a déclaré M. Hegde à Outlook.
“Si le gouvernement est ferme dans sa volonté, les incidents de lynchage peuvent être contrôlés. Mais s’il continue à nier la réalité, il ne fait qu’encourager les incidents en traitant les lynchages comme de simples meurtres”.
La question des lynchages collectifs en Inde demeure une préoccupation critique qui exige une attention et une action immédiates. Il s’agit d’un phénomène profondément troublant qui menace non seulement des vies innocentes, mais mine également les valeurs fondamentales de justice, de tolérance et d’harmonie communautaire. Pour faire face à ce fléau, il est nécessaire d’adopter une approche pluridimensionnelle comprenant une législation solide, une application efficace de la loi, une participation de la communauté et des initiatives éducatives visant à promouvoir l’empathie et le respect de la vie humaine. Il est impératif que toutes les parties prenantes, y compris le gouvernement, la société civile et les citoyens, travaillent ensemble pour éradiquer la culture de la violence collective, garantir la sécurité et la dignité de chaque individu et rétablir la confiance dans les principes de justice et d’égalité. Ce n’est qu’à travers des efforts collectifs que nous pouvons œuvrer à la construction d’une société qui défend les principes fondamentaux de l’humanité et protège les droits de tous ses citoyens.